Audrey Pulvar et les vieilles lunes de l’anti-lepénisme

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ! Jamais avare de lieux communs, Audrey Pulvar vient de consacrer son édito hebdomadaire des Inrocks à « la haine crasse du Front National ». Un condensé des mécanismes de diabolisation qui depuis trente ans atrophient la vie politique française… mais qui tournent de plus en plus à vide.

Audrey Pulvar a décidément le sens de la mesure journalistique. Cet art subtile qui consiste à feindre l’objectivité tout en imposant au bazooka ses prises de position comme elle nous le prouve dès l’introduction de son billet :

Le Front national a 40 ans. Quatre décennies pour ce parti fondé par une petite galaxie alors composée de collabos, d’antisémites, de négationnistes, de nervis issus des rangs de l’OAS, mais aussi de résistants et d’ex-syndicalistes, soudés par la haine de l’Algérien libre, aveuglés par leur rage contre les accords d’Évian et incapables de concevoir une France autre que coloniale.

Et la journalistes/animatrice télé de nous montrer qu’elle connait mieux son histoire de France qu’Anne Hidalgo, mais qu’au-delà des faits (le FN ne peut objectivement être considéré comme un parti de « collabos ») l’anathème « fascistoïde » est une tâche indélébile qui suffit seule à classer ses dirigeants et ses électeurs.

Une tâche tellement indélébile que la suite de son article est consacré à « la façon honteuse dont, pendant des années, des figures de la “droite républicaine” rendirent audible » les thèses du Front National. La peste brune qui ravage la France serait la résultante de Marine Le Pen (« maligne et plus nocive que son père ») et des lâchetés de cette « droite républicaine » dont la gauche brandit l’étendard à chaque nouvelle « dérive droitière ».

L’occasion pour Audrey Pulvar de remettre une couche d’anti-sarkozysme, sentiment en voie d’extinction mais dont la journaliste veut encore se délecter comme on garde en bouche la dernière gorgée d’un grand cru. C’est évidemment Nicolas Sarkozy et ses cerbères (Claude Guéant, Brice Hortefeux et Patrick Buisson) qui sont à l’origine de la normalisation du Mal FN.

De quoi le sarkozysme sera-t-il le nom dans les manuels scolaires ? D’une stratégie irresponsable, à courte vue électoraliste, qui abîma durablement le pays, y enracinant les idées les plus dangereuses.

Pourquoi aller chercher plus loin…

One Reply to “Audrey Pulvar et les vieilles lunes de l’anti-lepénisme”

  1. […] conflits d’intérêts (ou pire, selon Libération), continue à distiller ses leçons de morale. Dans sa dernière chronique publiée dans les Inrockuptibles, la « journaliste &raqu…, l’ensemble de la droite et finalement sur tous les Français, dont le racisme, […]

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