Aubry, Cahuzac, Sarkozy : la démocratie médiatico-judiciaire

Rien ne sert désormais au petit peuple de France de se rendre aux urnes puisqu’à la souveraineté populaire et à la démocratie se substituent aujourd’hui les décisions sans appel de la grande faucheuse à double-lame médiatico-judiciaire.

Après Martine Aubry, mise en examen pour son implication kafkaïenne dans le scandale de l’amiante ; après Jérôme Cahuzac éjecté de la vie politique sur les injonctions de Mediapart et sur la foi d’une bande sonore qui ne prouve rien ; l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy est mis en examen pour « abus de faiblesse ». Quand juges et journalistes démantibulent notre démocratie.

Derrière la grand-messe démagogique saluant à chaque mise en cause d’un politique une justice sans pitié pour les puissants, de quel modèle de société est-on en train d’accoucher lorsque la simple évocation du nom d’une personnalité dans une procédure judiciaire est suivie d’une campagne médiatique tonitruante dont les conclusions sont systématiquement les mêmes : un honneur jeté aux chiens et une carrière politique en morceaux.

La mise en examen (pour Nicolas Sarkozy et Martine Aubry), voire la simple ouverture d’une information judiciaire (pour Jérôme Cahuzac) suffit donc à faire de représentants élus par le Peuple français des parias indignes de les représenter. Quel camouflet pour la démocratie et les électeurs.

S’il existe des sanctions prévues par le code pénal liées à certains délits jugés (peines d’inéligibilité), au nom de quel terrorisme de la transparence justifie-t-on de mettre un trait à des carrières (ou des destins) politiques sur la foi d’éléments parcellaires en contradiction flagrante avec l’état de droit ?

Le juge Jean-Michel Gentil, et ses acolytes journalistiques, même si leur bonne foi n’est pas en cause, viennent sans doute de rayer de la course à la présidentielle de 2017 l’un des candidats naturels de la droite. Si la situation est moins mal engagée pour Martine Aubry, son avenir politique reste assombrie par une mise en examen grotesque.

C’est sans parler de Jérôme Cahuzac, d’ores et déjà jugé par la meute médiatique sur la foi d’accusations pour le moins légères. Mais n’est-ce pas in fine l’ambition des procureurs de Mediapart de choisir eux-mêmes les hommes et les femmes dignes de représenter les Français…

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