Anne Hidalgo, maire globe-trotteuse

L’élue de la capitale française a développé un goût prononcé pour les déplacements à l’étranger au nom de Paris, alors que le Conseil municipal est souvent laissé dans le flou. De quoi s’interroger sur les véritables motivations de tous ces voyages.

La victoire du Paris Saint-Germain (PSG) en Ligue des champions (C1) samedi 31 mai, ainsi que les débordements ayant émaillé la célébration de ce titre historique pour le club de la capitale française, a mis en lumière une situation intrigante : les déplacements internationaux de la maire Anne Hidalgo.

En effet, celle-ci n’était présente ni à Munich pour le match, ni à l’Élysée le lendemain lors de la réception des nouveaux champions d’Europe par le président Emmanuel Macron. D’où l’interrogation titrée à la Une du journal Le Parisien lundi 2 juin : « Mais où est passée Anne Hidalgo ? ».

Un avis de recherche d’autant plus légitime que l’élue, première responsable de Paris, ne s’est pas prononcée publiquement sur les violences ayant entaché la célébration de cette C1 dans la ville.

Des voyages qui se multiplient

Bilan : 563 interpellations dont 491 à Paris, des centaines de véhicules incendiés, quatre enseignes pillées et surtout deux morts. De quoi irriter un élu cité par Le Parisien : « Nous avons eu à Paris une énorme fête populaire (…) Mais aussi pas mal de casse. Et au milieu de tout ça, une mairie totalement absente. La Ville est vraiment passée à côté de cette finale ».

La réponse à l’interrogation du Parisien pourrait être : « entre un avion et un train ». Car même si Anne Hidalgo était à Paris ce week-end du titre du PSG, elle ne l’a pas été bien longtemps. Revenue du Kenya le 30 mai – la veille du match –, la maire avait déjà une autre destination inscrite à son agenda : un déplacement en Suisse le 2 juin.

Ces deux voyages s’inscrivent dans la lignée de ceux effectués par la responsable socialiste ces derniers temps. Comme le rapporte le journal Le Monde, Hidalgo a bouclé ses valises au moins douze fois pour parcourir les continents depuis le début de l’année.

Au service de ses ambitions personnelles ?

Pologne, Mauritanie, Belgique, Maroc, États-Unis, Italie… le carnet de voyage de l’élue impressionne et suscite des interrogations sur ses motivations réelles. Celle qui a prévu de céder son fauteuil de maire à l’occasion des municipales de 2026 aurait-elle perdu le goût de sa fonction après 11 ans au poste ?

« C’est un procès d’intention qui n’a aucun sens », rétorque Ian Brossat, candidat à la mairie de Paris, au Parisien. La concomitance de ces voyages frénétiques – plus de 20 pays visités en trois ans – avec l’ambition révélée fin avril au sujet de l’intéressée de briguer le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à l’issue de son mandat municipal remet pourtant en cause cette dénégation.

D’autant que le Conseil de Paris, au nom duquel les voyages sont effectués, n’en est souvent informé qu’a posteriori. « Le Conseil de Paris n’est jamais informé ni consulté a priori« , déplore Maud Gatel, présidente du groupe MoDem, interrogée par Le Monde. Une frustration partagée par de nombreux élus qui se sentent dépossédés de leur rôle de contrôle démocratique.

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