Le pari tenu de Gianni Infantino

Le président de la FIFA a fait aboutir sa Coupe du monde des clubs nouveau format contre vents et marées.

« Nous pouvons dire définitivement que cette Coupe du monde des clubs FIFA a été un énorme, énorme, énorme succès ». Samedi 12 juillet dernier, à la veille de la finale, Gianni Infantino ne manquait pas d’éloges envers la Coupe du monde des clubs, le nouveau tournoi qu’il a créé et dont il a fait graver son nom sur le trophée.

Pour le patron du football mondial, ce moment illustrait sa mégalomanie habituelle, lui qui est friand d’hyperboles. Il a ainsi minimisé les critiques – résumés à « quelques points négatifs » –, tout en respectant « l’opinion de chacun » sur la compétition.

Mais sa foi est restée inébranlable : « L’âge d’or du football de clubs mondial a commencé ». « Nous avons eu plus de 2,5 millions de personnes dans les stades. C’est environ 40 000 spectateurs par match. Il n’y a aucune ligue au monde avec ce nombre, sauf la Premier League qui, bien sûr, a des équipes à domicile et ce sont des stades neutres », a-t-il renchéri.

Un parcours d’obstacles

On n’en attendait pas moins de la part de la FIFA, compte tenu des nombreux obstacles qu’elle a dû surmonter pour organiser cette compétition. Peu lui importe d’ailleurs si les joueurs se retrouvent désormais avec une intersaison amoindrie, au grand dam de leur santé.

Les obstacles semblaient en effet insurmontables tout au long de la préparation, entre le recours formulé par le syndicat des joueurs – la FIFPro – contre la légalité d’un tournoi organisé de façon « unilatérale », et le manque de diffuseur.

Le déroulement du tournoi a lui aussi offert son lot de désagréments. On peut citer pêle-mêle : l’intense chaleur – « jouer par ces températures est très dangereux », a témoigné Enzo Fernandez de Chelsea –, les interruptions de match dues à la météo, les stades clairsemés et l’état des pelouses.

« The show must go on »

Et pourtant, le show a eu lieu, à la Infantino. Lequel n’a d’ailleurs pas hésité à faire entorse aux lois du jeu, avec une mi-temps prolongée à 24 minutes pour caler le spectacle de la mi-temps sur le modèle du Super Bowl.

L’analogie avec l’organisation contestée du mariage de Jeff Bezos et Lauren Sanchez à Venise n’est pas fortuite selon l’analyse de James Horncastle, journaliste à The Athletic. Comme pour les noces du patron d’Amazon, le spectacle devait continuer malgré les protestations.

Les manifestants vénitiens brandissaient des pancartes « No Space for Bezos » et « Tourist Go Home », écho aux acteurs du football qui dénoncent l’arrivée des fonds souverains du Moyen-Orient et des firmes de private equity américaines dans leur sport, d’après le journaliste.

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