Sous la pression de l’opinion publique et rattrapé par ses relations controversées avec Jeffrey Epstein, le prince Andrew tourne la page sur ses prérogatives royales.
« J’ai choisi, comme je l’ai toujours fait, d’accorder la priorité à mon engagement envers mes proches et la nation. » Par ces mots relayés dans un communiqué officiel, Andrew a signifié, le 17 octobre, sa volonté de se retirer de l’ensemble de ses fonctions protocolaires, dont celle de Duc d’York.
Cette annonce survient alors que le cadet de la reine Élisabeth II et du prince Philip, souvent présenté comme le préféré de sa mère, est visé par des accusations de plus en plus pressantes relatives à son entourage et à sa fréquentation de Jeffrey Epstein.
Ce financier américain, connu pour ses connexions à l’échelle internationale, s’est surtout tristement illustré pour avoir monté, sur au moins deux décennies, un vaste réseau de trafic sexuel impliquant des mineures, avant de décéder en prison en 2019.
Une réputation irrémédiablement entachée
Andrew a été l’un des invités récurrents dans ses résidences, même après la condamnation d’Epstein en 2008 pour agression sexuelle, une situation qui avait déjà provoqué un tollé public.
Plus récemment, Virginia Giuffre (née Roberts), victime d’Epstein décédée par suicide en avril, affirme dans son livre posthume à paraître (« Nobody’s Girl ») que le prince figurait parmi le cercle rapproché du criminel sexuel, et qu’elle a été contrainte d’avoir des relations sexuelles avec lui en présence de ce dernier et d’autres femmes.
« Après discussion avec le roi et ma famille immédiate et élargie, nous avons conclu que les accusations continues à mon égard détournent l’attention du travail de Sa Majesté et de la famille royale« , a déclaré le Prince Andrew, qui avait déjà cessé d’être un membre actif de la famille royale suite au scandale lié à ses relations avec Jeffrey Epstein.
Une monarchie en quête de renouveau
« Comme je l’ai déjà dit précédemment, je nie vigoureusement les accusations portées contre moi« , a-t-il poursuivi, alors que son statut au sein de la famille royale britannique s’est progressivement effondré ces dernières années.
Parmi les honneurs auxquels le Prince renonce figure son appartenance à l’Ordre de la Jarretière, l’un des ordres de chevalerie les plus prestigieux et les plus anciens du Royaume-Uni. Son ex-épouse, jusqu’alors connue comme la Duchesse d’York, renoncera également à son titre et sera désormais simplement connue sous le nom de Sarah Ferguson.
Selon des sources proches de la Couronne citées par la presse locale, le Roi Charles aurait envisagé depuis quelque temps de prendre des mesures concernant les titres restants de son frère. Cependant, retirer officiellement ces titres aurait nécessité un acte du Parlement britannique, une procédure longue et potentiellement embarrassante pour la monarchie.