Honoraires : la leçon de morale d’un médecin plagiaire (Libé)

Les médecins sont faits pour sauver des vies, non pour gagner la leur. C’est en substance ce qu’on pouvait lire dans une tribune parue dans Libération le 15 octobre et notamment signée par Yonathan Freund, médecin urgentiste devenu la risée de ses collègues après avoir dû retirer ses publications de revues scientifiques où, sous son nom, elles avaient d’abord paru en complète violation des règles régissant la propriété intellectuelle*.

Fidèle à sa réputation de preux défenseur des victimes démunies, le quotidien aime tant les leçons de morale qu’il ne voit aucun inconvénient à ce que le premier plagiaire venu en soit le dispensateur.

A en croire ce Diafoireux sans scrupule, les médecins de ville qu’inquiète la réglementation visant à limiter les dépassements d’honoraires n’auraient aucun souci des patients et ne songeraient qu’à s’enrichir. C’est même avec cette seule intention, paraît-il, et nullement porté par la vocation, qu’ils auraient passé dix ans à se former. Les médecins libéraux, par opposition aux agents hospitaliers, ne seraient qu’une corporation d’égoïstes cupides défendant leurs mirifiques revenus d’impardonnables privilégiés.

 Mais soignent-ils seulement, ces pires immoraux goinfres ?

Plus souvent, s’insurge le plagiaire, ils se contentent d’orner de plantureuses poitrines les juteuses poufs prodigues qui pourront les payer!

Et pendant ce temps-là, les malades les plus pauvres, sanglote l’urgentiste justicier, chaque jour un peu plus, souffrent et meurent faute de soin.

Avec des mécanismes tels que l’Aide médicale d’Etat, la France conserve à ce jour l’un des systèmes de santé les plus généreux du monde qui bénéficient aux pauvres tant Français qu’étrangers. Aucune importance! Le moralisateur Yonathan Freund n’est pas plus respectueux de la vérité des faits que de la propriété intellectuelle.

L’avantage d’une telle mauvaise foi, c’est qu’elle permet non seulement de se faire passer pour un parangon d’altruisme et de dévouement, mais surtout d’éviter de poser les questions essentielles: Pourquoi payer une consultation 22 E, en vertu d’une grille tarifaire fixée au début des années 80s, alors que pas un plombier ne se déplace pour moins de cent euros et que les Français laissent des sommes astronomiques chez leur vétérinaire?

Comment convaincre les jeunes d’entamer des études de médecine à l’heure où la population vieillit et où un tiers de la profession prendra bientôt sa retraite ? Quel pourcentage de la richesse nationale est-on prêt à consacrer à la médecine et pour quels résultats ? Telles sont les vrais enjeux que se garde bien d’examiner celui qui, dans la droite ligne des simplifications sentimentalistes du journal qui lui ouvre ses colonnes, préfère taper sur les salauds de riches dont il se flatte de ne pas être, (à moins que son piètre classement au sortir de l’Université ne lui est pas permis d’y prétendre).

Au milieu de cet entrelacs de calomnies et d’attaques gratuites, une chose est sûre : quand, profitant du porte-voix qu’est Libé, le Dr Freund parle d’immoralité, quelle que soit la fausseté de ses accusations, nul ne peut douter que ce plagiaire éhonté ne sache très intimement ce que le mot veut dire !

*En 2012, Yonathan Freund a largement perdu sa crédibilité auprès de ses collègues en signant sur Pubmed, (un site de référence en matière médicale), un article sur la fracture du myocarde qu’il a rapidement était enjoint de retirer. Le dit article violait en effet les règles sur le copyright.

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