Chine : 70ème anniversaire d’une longue et douloureuse révolution

Mao Zedong, donnant un discours sur une tribune, entouré des hauts dignitaires communistes

 

La Chine célèbre ce mardi, son 70ème anniversaire, sous haute tension du fait de la contestation hongkongaise. Quinze mille soldats, des centaines de chars, missiles et avions de combat ont été déployés par le régime communiste. Le défilé décennal du 1er octobre s’annonce comme l’un des plus gigantesques jamais vus à Pékin.

La Chine célèbre le 70ème anniversaire du régime communiste avec un défilé militaire géant, qui pourrait être éclipsé par de nouvelles manifestations à Hong Kong. L’objectif est d’afficher l’émergence d’un pays passé en un demi siècle, du statut de grand malade de l’Asie à celui de deuxième puissance économique du monde.

Lundi, Xi Jinping et les plus hauts dignitaires du PCC se sont inclinés devant le corps embaumé de Mao, décédé en 1976, dans son mausolée de la place Tiananmen. Mao Zedong est le Père Fondateur de la République populaire de Chine. C’est sous sa houlette que, le 1er octobre 1949, les communistes vainquirent définitivement les nationalistes après plus de deux décennies de guerre civile.

Une longue guerre civile avec des positions mouvantes

Au début du XXe siècle, frustrés par les résistances de la cour impériale aux réformes, de jeunes fonctionnaires, officiers et étudiants, inspirés par les idées révolutionnaires de Sun Yat-sen, provoquent une révolte populaire. Celle-ci est marquée par le soulèvement de Wuchang, le 10 octobre 1911 à Wuhan, déclenchant ainsi la révolution Xinhai, qui entraîne l’abdication du dernier empereur Qing. La République de Chine est proclamée avec comme président Sun Yat-sen. Mais ce dernier doit très vite céder le pouvoir au général Yuan Shikai, commandant de l’armée de Beiyang.

A la mort du général Yuan Shikai, en 1916, la Chine se décomposa à nouveau sous une ère de seigneurs de guerres. Les choses se compliquèrent avec l’invasion japonaise. Sun Yat-sen, de retour d’exil, s’allie au communiste pour faire face à l’envahisseur. Lorsqu’il meurt en 1925, son fidèle lieutenants Tchang Kaï-chek prend le contrôle de son parti, le Kuomintang, puis lance la reconquête des provinces du pays, gouvernées par les seigneurs de guerre. Devenu puissant, il décide de se débarrasser de ses alliés communistes, installés dans le sud et à l’est. En 1934, Tchang Kaï-chek réussit à défaire les forces rouges, qui établirent leur nouvelle base de guérilla à Yan’an, dans la province du Shaanxi.

Les maoïstes proclament la République populaire de Chine 

Au cours de la Longue Marche, périple de plus d’un an mené par l’Armée populaire de libération, les communistes se réorganisèrent autour de Mao Zedong. A l’occasion de la Seconde Guerre mondiale, nationalistes et communistes se mettent à nouveau ensemble pour combattre les Japonais, alliés des Allemands en Asie. Le Japon vaincu, la guerre civile reprit entre les deux camps. En 1949, le Parti Communiste Chine (PCC) occupait l’essentiel du pays. Tchang Kaï-chek se réfugia dans l’île de Taïwan avec les restes du gouvernement et des forces armées du Guomindang. Là-bas, il proclama Taipei capitale provisoire de la République de Chine, en attendant de pouvoir reconquérir le continent. Ce qui n’arrivera jamais. En 1949, les maoïstes contrôlent l’ensemble du continent, et proclament la République populaire de Chine à Pékin le 1er octobre 1949.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.