Coronavirus : le transport aérien en zone de turbulence

Un avion cargo dans le ciel.

 

La propagation de l’épidémie de coronavirus pourrait coûter jusqu’à 100 milliards de dollars au secteur du transport aérien en 2020, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata). Ce qui représente une baisse d’activité de 20%, équivalente à celle de la crise de 2008-2009. Cette situation pourrait provoquer la faillite de nombreuses petites compagnies.

En 2008-2009, le secteur avait perdu 26 milliards de dollars

L’épidémie de Covid-19 pourrait coûter près de 113 milliards de dollars au transport aérien, plongeant le secteur dans une situation « presque sans précédent », a annoncé jeudi l’Association internationale du transport aérien (Iata). C’est un coût colossal, puisque les prévisions tablaient jusqu’ici sur un manque à gagner de 30 milliards d’euros. L’an dernier, le chiffre d’affaires cumulé des compagnies a atteint 838 milliards de dollars, en hausse de 3% par rapport à 2018. En décembre, l’Iata envisageait pour 2020 une progression de 4% (+34 milliards de dollars), à 872 milliards de dollars.

Cette baisse potentielle d’activité de 20% en 2020 se rapproche de celle de la crise financière de 2008-2009. Le secteur avait alors perdu plus de 26 milliards de dollars.

Les voyageurs préfèrent rester chez eux

Le 20 février, l’Iata avait publié une première estimation de 29,3 milliards de dollars de perte de chiffre d’affaires dans un scénario où l’impact était limité aux marchés associés à la Chine. Mais le virus a touché depuis plus de 80 pays. « En un peu plus de deux mois, les perspectives du secteur dans la plupart des régions du monde se sont radicalement assombries », a souligné le directeur général de l’Iata Alexandre de Juniac. William Franke, fondateur de la société Indigo Partners, qui investit dans le secteur aérien, relève que « Les voyageurs partent du principe qu’ils n’ont pas suffisamment d’informations » sur cette épidémie. « Résultat : beaucoup de personnes décident de rester chez elles », a-t-il ajouté.

Les compagnies aériennes déjà en difficultés

Pour limiter les dégâts, l’Iata appelle les gouvernements à des baisses d’impôts et de charges. Elle a aussi demandé l’assouplissement des exigences vis-à-vis des compagnies concernant leurs créneaux d’atterrissage et de décollage, qu’en temps normal elles risquent de perdre si elles tombent sous un seuil de 80% d’utilisation. Si des mesures d’aide ne sont pas prises, plusieurs compagnies pourraient déclarer faillites, surtout les plus petites.

D’ailleurs, depuis fin janvier, des dizaines de compagnies aériennes ont déjà suspendu ou réduit leur desserte de la Chine, puis de l’Italie et maintenant de toutes les destinations y compris celles faiblement touchées par la maladie.

La compagnie aérienne britannique Flybe a cessé ses activités, ne pouvant faire face à la chute du trafic aérien liée à l’épidémie. Lufthansa, elle, a immobilisé 150 appareils et suspendu tous ses vols vers Israël. Norwegian Air Shuttle a, de son côté, revu ses prévisions de croissance. Quand American Airlines chutait en bourse de plus de 9% jeudi à Wall Street.

La seule bonne nouvelle pour l’heure est la baisse des prix du pétrole depuis le début de l’année.

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