Mali : l’hydrogène naturel fait ses preuves avec Hydroma

Bien que l’hydrogène naturel n’ait pas encore trouvé sa place dans la transition énergétique en Europe, au Mali, il fait son chemin. Depuis 2012, Hydroma exploite cette ressource en la transformant en électricité verte. La société travaille actuellement à faire passer sa production expérimentale à l’échelle industrielle.

De l’électricité propre et gratuite à Bourakébougou

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que l’hydrogène fait partie, avec le solaire et l’éolien, des sources d’énergie du futur. On l’a même déjà positionnée en tant que candidat de la transition énergétique en cours. Mais, il faut souligner qu’il s’agit ici de l’hydrogène vert, issu de l’industrie. Cette ressource est moins vertueuse que l’hydrogène naturel, que l’Europe rechigne encore à exploiter. En cause, le manque de connaissances et le coût de l’exploitation. Au Mali, une société du nom d’Hydroma fait mentir l’industrie depuis le début des années 2010. En effet, cette compagnie créée par le milliardaire malien Aliou Diallo transforme l’hydrogène naturel en électricité verte depuis 2012. Ce, grâce à une unité pilote installée près du village de Bourakébougou, à qui est d’ailleurs fourni gratuitement l’énergie verte produite par la société.

Hydroma détient un permis d’exploitation pour l’hydrogène gazeux couvrant une superficie de 1264 km² dans le cercle de Kati. Il a acquis cette concession auprès de l’Etat malien vers la fin des années 2000, alors que la communauté scientifique doutait encore de la présence d’hydrogène naturel sur les continents, à une quantité suffisante pour intéresser les industriels. Hydroma a effectué plusieurs forages, qui ont permis d’identifier au moins 25 puits positifs. En juillet 2019, la compagnie décide de passer d’une exploitation à petite échelle à une production industrielle, avec pour ambition de produire, à terme, le combustible par électrolyse de l’eau, un procédé bas carbone.

Faire du Mali un hub énergétique en Afrique de l’Ouest

Dans un premier temps, l’enjeu de ce projet est de donner au Mali son indépendance énergétique. Le pays exporte encore son électricité des Etats voisins, notamment de la Côte d’Ivoire, à qui il pourrait ravir le titre d’hub énergétique de la sous-région. Ensuite, il s’agira de contribuer à la transition écologique en Afrique de l’Ouest, avec cette ressource totalement vertueuse (sans émissions de C02, renouvelable, abondante, moins chère, etc.). L’ultime objectif sera de devenir un acteur majeur sur le marché mondial des énergies renouvelables. Pour y arriver Hydroma a sollicité des partenariats en Europe afin de réunir les financements nécessaires à son projet énergétique. Les industriels et gouvernements européens devraient répondre favorablement, eux qui cherchent encore la bonne formule avec l’hydrogène naturel. La société malienne semble avoir déjà la solution à leurs difficultés.

Des prospections sur d’autres continents

En attendant de débuter concrètement cette production industrielle, Hydroma s’invite dans l’hydrogène solaire avec la construction de champs de panneaux photovoltaïques au Mali et au Sénégal. Se faisant, le groupe se positionne sur un marché en plein essor dans le monde entier, et surtout en Europe. Parallèlement, Hydroma a lancé des prospections au Canada et en Australie, des territoires qui cacheraient d’immenses réserves d’hydrogène naturel.

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