Les chiffres trompeurs de Facebook sur le climat

Le réseau social affirme avoir réduit de 94% ses émissions de gaz à effet de serre, en se convertissant massivement aux énergies renouvelables. Problème, le tableau présenté comme tel comporte plusieurs non-dits.

Facebook définitivement passé au vert ? C’est en tout cas l’idée que le groupe californien tente d’instiller dans l’opinion. À travers un rapport présenté au public mi-avril, la firme de Mark Zuckerberg a vanté ses efforts en matière de préservation du climat. Et en l’occurrence, les résultats apparaissent spectaculaires. Le réseau social estime en effet avoir réduit son empreinte carbone de 94% depuis 2017 seulement. Une prouesse réalisée grâce à un basculement total vers les énergies renouvelables dont les bénéfices pour l’environnement ne sont plus à démontrer. L’entreprise s’en gausse volontiers, revendiquant une neutralité carbone à très courte échéance.

De la mauvaise foi ?

Mais les choses ne sont pas aussi simples. Oui, le groupe s’est effectivement converti aux énergies renouvelables ces dernières années. Et cela lui a permis de réduire drastiquement sa forte dépendance au fossile, notamment pour ce qui concerne l’alimentation de ses milliers de centres de données. À titre d’illustration, le réseau social estimait en 2012 que ces centres de stockage contribuaient pour plus de 70% à ses émissions de carbone. Alors, faire fonctionner ces machines à l’éolienne ou grâce à d’autres sources d’énergies du même type participe forcément à faire baisser son empreinte carbone. Mais pas autant que Facebook essaie de le faire croire.

Car, les données présentées par le réseau social tiennent seulement compte des émissions directes de l’entreprise. C’est-à-dire, ses data centers et ses bureaux. Quid des conséquences climatiques de la construction de ses locaux, de la fabrication des machines alimentées grâce à des puces, de leur transport, des déplacements des employés du groupe à travers le monde, qui faut-il le rappeler, a considérablement grimpé ces dernières années vu l’expansion du réseau social ? Tout cela participe de ce que les spécialistes désignent par les « émissions indirectes » de CO2 et s’établit à 4 millions de tonnes de CO2 selon Facebook même. De quoi ternir le bilan carbone de la firme.

Une autre émission indirecte de dioxyde de carbone imputable au leader mondial des réseaux sociaux concerne l’utilisation de ses plateformes : Facebook, Instagram et WhatsApp. Faire une publication ou partager des photos par exemple sur l’un de ces réseaux sociaux, a un impact sur l’environnement.

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