Crise russo-ukrainienne : l’armée française en renfort sur le terrain ?

Les réseaux sociaux prétextent d’un reportage de France 2 pour évoquer un déploiement de militaires tricolores sur le théâtre d’opération ukrainien. Il n’en est évidemment pas question pour l’état-major français. Du moins pour l’instant.

La France aurait, à en croire une publication qui a émergé il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, envoyé des militaires en Ukraine afin de porter secours à ce dernier, engagé dans une guerre avec la Russie depuis jeudi 24 février. Le chiffre de 500 soldats est notamment évoqué dans ce post repéré par le service désintox de l’AFP, mardi 1er mars et qui a depuis largement essaimé sur toutes les autres principales plateformes. Au point d’être désormais partagé plusieurs milliers de fois.

La source de cette prétendue information ? Un reportage issu d’un journal de France 2 non daté, dans lequel le journaliste aurait évoqué la question.

Renforcement de l’OTAN

Mais une telle restitution manque d’honnêteté intellectuelle. Car si le sujet de France 2 indexé a bien évoqué les manœuvres françaises dans la guerre russo-ukrainienne, il n’y a jamais été question d’un envoi quelconque de troupes sur le terrain. Les 500 militaires mentionnés sont plutôt en partance vers la Roumanie, au nombre des pays frontaliers de l’Ukraine désormais hôtes de plusieurs détachements de soldats de membres de l’OTAN dont Paris assure actuellement le commandement.

300 militaires sont ainsi déployés par l’Élysée en Estonie. Sans compter 600 autres astreints à la surveillance du ciel polonais depuis la France. Au total, 9 500 soldats tricolores seraient concernés par les événements en Ukraine. Mais sans directement y mettre les pieds. L’objectif de Paris et du reste de ses alliés est de demeurer en alerte dans les États membres de l’OTAN qui partagent une frontière avec Kiev.

Éviter une intervention directe

Cette posture française et au-delà, de la communauté internationale se justifie par le souhait d’éviter à tout prix une intervention directe dans les combats en cours. Ce qui pourrait contribuer à l’enlisement de la situation. Le camouflet américain en Afghanistan après des années d’interventionnisme – pour rester sur ce seul exemple – est encore vivace dans les mémoires.

Le président ukrainien Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky qui a récemment requis l’adhésion express de son pays à l’UE ne rejetterait pourtant pas une aide étrangère. Mais l’Occident et les États-Unis préfèrent jusque-là opter pour des fournitures d’équipements de combat à son armée. Une décision déjà inédite, surtout pour Bruxelles.

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