Nosopharm, une entreprise antimicrobienne française, développe un vaccin contre l’antibiorésistance chez les agents pathogènes à Gram négatif à partir de deux bactéries à fort potentiel pharmaceutique. A savoir Photorhabdus et Xenorhabdus, qui produisent une grande diversité de petites molécules ciblant efficacement les prédateurs microbiens. Ces organismes pourraient inspirer le développement d’antibiotiques puissants.
Depuis près d’un siècle, l’antibiorésistance constitue un problème de santé publique majeur. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) la classe parmi les dix principales menaces pour la santé publique dans le monde. Et pour cause : elle a causé directement 1,27 millions de décès en 2019, soit plus que le Sida et le paludisme. L’OMS juge prioritaire la découverte de nouveau médicaments, en particulier avec un nouveau mode d’action contre les bactéries multirésistantes.
Un traitement efficace contre les agents pathogènes à Gram négatif
Depuis plusieurs années, diverses équipes scientifiques à travers la planète s’attaquent à ce problème. Pour combattre la résistance aux antibiotiques, elles fouillent la matière noire bactérienne à la recherche d’une molécule inconnue efficace. Mais les résultats restent pour beaucoup mitigés. Mais en France, une entreprise de biotechnologie innovante du nom de Nosopharm annonce des résultats positifs. Elle a mis au point un traitement 100% efficace contre les agents pathogènes à Gram négatif, à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux bactéries à fort potentiel de découverte de médicaments.
Noso-502 conçu à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus
Ces bactéries du sol, présentes dans le monde entier dans une grande variété d’écosystèmes, produisent une grande diversité de petites molécules qui détruisent les prédateurs microbiens. Elles ont permis de concevoir Noso-502, un médicament contre les principales infections nosocomiales causées par les entérobactéries multirésistantes (Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp). Noso-502 est un antibiotique first-in-class appartenant à la nouvelle famille Odilorhabdines découverte par Nosopharm.
Noso-50 inhibe le ribosome bactérien
Si les antibiotiques classiques ciblent généralement une seule molécule, permettant à l’intrus de muter et devenir résistant plus facilement, Noso-502, lui, inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action. Ce qui permet de stopper toute modification du virus et donc annihiler toute capacité à résister. Selon des études BPL publiés en juin 2022, le vaccin a montré une puissante action contre les super bactéries. Ce résultat positif permet à Nosopharm d’envisager des essais cliniques chez l’Homme. Mais cette étape décisive nécessite des fonds importants et d’autres expertises scientifiques.
Nosopharm retenu pour intégrer la French Tech Health2
Le groupe pourra relever ces défis grâce à son intégration en mars à la French Tech Health2. Ce programme dédié à la healthtech vise à offrir un accompagnement sur-mesure aux entreprises à fort potentiel technologique dans le domaine sanitaire et/ou pharmaceutique. Nosopharm a été retenu pour son riche pipeline de médicaments contre les maladies infectieuses émergentes. Grâce à l’initiative French Tech Health2, la jeune pousse pourra avoir accès à un réseau d’investisseurs et à des financements publics. Il bénéficiera aussi d’un partage d’expériences et d’une meilleure visibilité via la participation à des actions de diplomatie et des évènements tech dans le monde.