Le système de vérification des faits promu par le propriétaire de X ne serait finalement pas si efficace que ça, selon une récente étude.
Deux ans après avoir été propulsé par Elon Musk à son rachat de X comme la seule arme de lutte contre la désinformation sur le réseau social, les « Community Notes » (Notes communautaires, en français) se révèlent contenir de nombreuses limites préjudiciables à sa mission.
Selon une récente étude combinée du « Center for Countering Digital Hate » (CCDH), organisation spécialisée dans la lutte contre la désinformation en ligne, et du Washington Post, le dispositif serait largement défaillant, incapable de freiner la propagation des fausses informations.
Pour saisir la portée de cette révélation qui n’est sans doute pas une surprise pour les spécialistes, il convient de décrire dans un premier temps, de quoi les Notes communautaires retournent. Comme son l’indique, le système repose sur l’idée que la communauté des utilisateurs de X peut s’autoréguler.
Les racines de l’échec
Une sorte de creuset de fact-checking participatif donc, lancé initialement sous le nom de « Birdwatch » en janvier 2021 par Twitter (ancien nom de X), puis rebaptisé avant d’être propulsé après octobre 2022 comme alternative à la modération traditionnelle des contenus.
Autrement dit, c’est avec l’arrivée d’Elon Musk à la tête de l’ex-Twitter que le système a pris son importance actuelle et est devenu central dans la politique de modération de la plateforme. Le milliardaire autoproclamé de la liberté d’expression absolue ayant licencié sans ménagement toute l’équipe précédemment dédiée à cette tâche au sein de l’entreprise.
Les Community Notes fonctionnent selon un système d’attribution des notes par des utilisateurs préalablement intégrés comme contributeurs, à n’importe quelle publication sur X. À condition que ces derniers usent d’un ton « neutre ». La note finale n’est par ailleurs attribuée que lorsqu’il y a consensus entre les différents votants.
Les chiffres d’un système paralysé
Un processus qui dure en moyenne par post, selon le Washington Post. Pendant ce temps, une publication problématique peut très vite devenir virale. La polarisation politique croissante de la société compte également parmi les facteurs handicapants pour le système.
En effet, cela rend quasi impossible l’obtention d’un consensus, préalable à toute attribution d’une note. « Nous vivons une époque très clivante, et les gens de chaque bord sont de plus en plus attachés à leur vision des faits », explique ainsi Gordon Crovitz, ancien éditeur du Wall Street Journal.
De fait, sur 283 publications contenant des affirmations électorales fausses ou trompeuses analysées par le CCDH, seuls 20 posts ont finalement reçu une note de correction publique. Les 209 publications trompeuses de l’échantillon sans Notes communautaires disponibles à tous les utilisateurs ont accumulé 2,2 milliards de vues, selon l’étude.