Hong Kong : quand les dirigeants occidentaux se font les apôtres hypocrites de la démocratie

Des manifestants dans les rues d'Hong Kong

 

La contestation à Hong Kong bat son plein. Et comme toujours, dans de telles circonstances, les chancelleries occidentales se font les chantres de la démocratie et les donneurs de leçons. Sauf que sous nos cieux, quand des mouvements sociaux tels que les gilets jaunes sont violemment réprimés, ces « grandes âmes » restent étonnement muettes.

On joue sur les souvenirs de Tian’anmen

Malgré les différences politiques et sociales entre la France et la Chine, il faut bien quelques fois faire des comparaisons judicieuses pour apprécier la vérité, même crue. Notons d’emblée que la révolte populaire est toujours plus belle aux yeux du peuple français quand elle est vue de loin et parée de ses oripeaux exotiques. Aussi, quand elle intervient dans des pays comme la Chine, une autre lecture devient impossible parce qu’il y a encore ce vieil antagonisme capitalisme/communisme.

Depuis plusieurs jours des élus français se succèdent pour donner des leçons à Pékin, s’érigeant en héritiers de la Révolution française et du pays des droits de l’Homme. Ils rappellent à dessein les événements tragiques de la répression de Tian’anmen en 1989, espérant ainsi faire naître une certaine sympathie pour les manifestants à Hong Kong.

L’indignation à géométrie variable

Il faut toutefois remarquer que ces chantres des libertés fondamentales sont restés étonnamment silencieux face à la répression qui s’est abattue en France, sous leurs yeux, à l’encontre de la révolte populaire des gilets jaunes laquelle a également duré de longues semaines et qui n’est d’ailleurs pas terminée. L’on doit bien leur rappeler cette indignation à géométrie variable dont s’est fait maître un certain philosophe appelé Bernard Henri Levy.

Quelle différence il y a-t-il entre la révolte hongkongaise et les gilets jaunes ? Dans les deux cas, les autorités utilisent la violence, avec à l’appui une rhétorique de diabolisation des opposants, visant à les présenter comme des extrémistes. Dans les deux cas, les dirigeants font cas d’ingérence étrangère. En France on a d’abord vu une ingérence américaine, puis russe. En Chine, c’est tout le monde occidental qui se ligue contre le pays. Mais comment ne pas donner raison à Pékin quand quatre dirigeants du mouvement de protestation hongkongais se prennent en photo en compagnie du chef du département politique du consulat des Etats-Unis ? En France, si des gilets jaunes l’avaient fait avec un diplomate russe, on aurait eu un déchainement médiatique.

Hong Kong c’est la Chine !

Il faut en outre faire une précision. Les forces de l’ordre chinoises n’ont pas annexé ou envahi un Etat comme l’a fait la Russie en Ukraine avec la Crimée (encore que ce territoire appartenait à la Russie). Tout comme Taïwan, Hong Kong fait partie de la Chine depuis sa rétrocession par le colonisateur britannique, même si l’accord sino-britannique de 1984 instaure à Hong Kong un régime de semi-autonomie et prévoit l’application du principe : « un pays, deux systèmes » jusqu’en 2047.

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