Le Premier ministre a indiqué le 25 février dernier lors d’une conférence de presse que la France était plus avancée que ses voisins en ce qui concerne la vaccination des plus de 75 ans contre le Coronavirus. Une déclaration péremptoire, tant la réalité est toute autre.
La France à la traine dans sa stratégie vaccinale globale, peut au moins s’enorgueillir d’être le meilleur exemple concernant la vaccination de ses vieux (plus de 75 ans en l’occurrence). C’est en substance le message glissé par le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une allocution télévisée fin février. A en croire le chef du gouvernement – graphique à l’appui -, cette tranche de la population comptant parmi les plus à risques aux formes graves du virus, a été prise en charge à 25 %. Vient ensuite la Belgique créditée de 18 % et l’Allemagne (13 %). L’Italie ferme la marche avec 5 % de couverture vaccinale à l’endroit de la classe d’âge concernée, selon les données Jean Castex.
Des chiffres tronqués
Autant de chiffres qui participent à faire croire que la France protège mieux sa population âgée. Or, la présentation du Premier ministre pèche sur de nombreux points. D’abord concernant les classes d’âges qui diffèrent d’un pays européen à un autre.
Les dernières données relatives à la vaccination en Allemagne, disponibles sur le site du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), font état d’une couverture de 26 % en direction des vieux de plus de 80 ans. Lorsqu’on met ce chiffre en parallèle avec celui présenté par Jean Castex, la réalité d’une France qui vaccine mieux ses séniors que le reste de ses voisins s’érode. Même la comparaison avec l’Italie fait très peu sens. Car, le pays a choisi de prioriser les personnes âgées de moins de 70 ans pour sa campagne de vaccination.
La France loin derrière en Europe
Par ailleurs, il convient de s’interroger sur la pertinence pour le Premier ministre d’avoir choisi dans on approche comparative, seulement les voisins de la France. Puisque le pays se retrouve largué à la dixième place du classement européen des nations les plus avancées dans la couverture vaccinale des cibles de 80 ans et plus. Sans compter que les caractéristiques démographiques, enjeu important des campagnes de vaccination, ne sont pas pareilles sur tous les territoires. Il va de soi qu’un petit pays est plus facile à couvrir qu’une population de 67 millions d’habitants.