Finale de la ligue des champions à Paris : du chaos au mensonge

La rencontre organisée au Stade de France, samedi 28 mai, a tourné en un fiasco auquel les autorités françaises cherchent à se dérober par tous les moyens.

Incapables d’assumer leur part de responsabilité dans l’approximative organisation de la finale de la Ligue des champions remportée par les Espagnols du Real Madrid 1-0 contre les Anglais de Liverpool samedi 28 mai au Stade de France à Seine-Saint-Denis, les autorités françaises se sont trouvé une cible.

Les coupables de ce fiasco qui a fait retarder le début du match de 36 minutes et surtout terni l’image de la France à l’étranger, ne sont autres que ces faussaires de supporters anglais, à en croire le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin. « Il y a eu entre 30 et 40 000 personnes de plus que ne peut accueillir le Stade de France. Et ils étaient là avec des billets falsifiés ou sans billet du tout », a notamment déclaré le premier flic de France, 48 heures après au journal de 20h de TF1.

Manque de discernement

De quoi faire s’écarquiller les yeux, car cela paraît tout invraisemblable. Non pas que l’épilogue de la C1, un des événements les plus célébrés de la planète, ait pu se dérouler sans tentative d’accéder frauduleusement au stade. Les faussaires sont toujours au rendez-vous. Mais le chiffre de 40 000 faussaires brandi paraît tiré par les cheveux.

Comment imaginer une densité humaine semblable à la population de Rouen autour du Stade de France ? C’est pourtant ce que tentent de faire croire le patron de la Place Beauvau et son homologue des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Alimentés par la préfecture de police de Paris, les deux officiels du gouvernement ont évoqué des données sans discernement.

Tollé international

Car en réalité, le nombre de faux billets intercepté par les forces de l’ordre à la finale est plus proche de 2 589, selon le New York Times. Ce chiffre est certes trois supérieurs à celui généralement dénombré à ce genre de rencontre, à en croire le média américain. Mais il reste très loin de celui indiqué par le ministre Darmanin, sans aucune enquête préalable de surcroît.

De quoi provoquer l’ire du président de Liverpool, Tom Werner, qui goûte peu le discrédit jeté sur les fans de son club. Le tollé suscité par la situation est tel que l’UEFA a dû se répandre en excuses, vendredi 3 juin, en attendant les conclusions de l’enquête indépendante en cours. Cela change de la mécanique du mensonge adoptée par les autorités françaises.

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