Nosopharm en croisade contre les maladies bactériennes

Des bactéries escherichia coli.

 

Nosopharm, une entreprise de biotechnologie française, a fait de la lutte contre les maladies d’origine bactérienne une priorité. Elle a développé un riche pipeline de médicaments, comprenant notamment Noso-502. Cet antibiotique de la nouvelle classe odilorhabdins doit traiter les infections nosocomiales, qui constituent un véritable problème de santé publique.

Selon une vaste étude publiée en novembre par la revue scientifique The Lancet, les infections bactériennes sont la deuxième cause de décès dans le monde après les maladies coronarienne. Elles tuent 7,7 millions de personnes par an (un décès sur huit dans le monde). En raison de leur forte létalité, les chercheurs britanniques la considèrent comme une « priorité urgente » en matière de santé publique. Malheureusement, il y a aujourd’hui peu de pharmas en R&D spécialisées dans la lutte contre les maladies d’origine bactérienne.

Nosopharm s’attaque au problème

Nosopharm fait partie de ces rares entreprises qui s’attaquent à un fléau du siècle. Cofondée à Nîmes en 2009 par Philippe Villain-Guillot, cette entreprise de biotechnologie innovante est dédiée au développement de médicaments anti-infectieux. Elle dispose d’un pipeline riche, comprenant notamment Noso-502, le premier candidat-médicament antibiotique first-in-class pour le traitement des infections nosocomiales multirésistantes. Ces pathologies sont causées essentiellement par E. coli et Klebsellia pneumoniae. Ces bactéries Gram négatives représentent 59 % des décès dus à l’antibiorésistance, qualifiée d’épidémie silencieuse par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un nouveau mécanisme d’action innovant avec Noso-502

Selon une étude publiée en juin dernier par Nosopharm, Noso-502 empêche les complexes bactériens de se développer grâce à un nouveau mécanisme d’action innovant. L’antibiotique est actif contre les entérobactéries, quel que soit leur profil de production de carbapénémases. En octobre, l’entreprise de biotechnologie a publié une autre étude dans le cadre du programme GNA-NOW de l’IMI, en partenariat avec l’Inserm et North Bristol NHS Trust. Ce travail scientifique supplémentaire sur le fonctionnement de Noso-502 confirme la puissante activité antibactérienne de ce remède contre les souches les plus problématiques.

Cette étude visait à évaluer l’activité de NOSO-502 contre un large panel d’isolats cliniques ECC, issus de différents clusters de Hoffmann. Elle avait également pour objectif d’étudier les mécanismes de résistance associés. Il a été démontré que l’antibiotique réduisait la proportion de sous-populations résistantes capables de se multiplier, en ramenant les concentrations de 1,4 % à 0,0003 %. Selon les auteurs de ce travail majeur, cela signifie que des peptides cationiques comme le NOSO-502 pourraient réduire considérablement la virulence des bactéries les plus problématiques.

Remaniement du conseil de surveillance de Nosopharm

Si Nosopharm parvenait à produire et à commercialiser son antibiotique first-in-class, il mettrait fin à un fléau mondial contre lequel l’OMS se bat depuis des décennies. En l’occurence l’antibiorésistance, qui connait une montée inquiétante ces dernières années. Pour se donner toutes les chances d’atteindre son objectif, l’entreprise pharma nîmoise a remanié son conseil d’administration en juillet dernier.

Il a nommé Jacques Dumas à la présidence de l’organe, en remplacement de Jacques Biton, en fonction depuis 2019. La nouvelle équipe dirigeante doit mettre en place de nouveaux partenariats stratégiques avec des acteurs publics et privés. Elle doit ensuite préparer la prochaine levée de fonds de Nosopharm. Enfin, elle a reçu la mission de poursuivre le développement de Noso-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques.

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