Infections nosocomiales : des candidats-vaccins suscitent l’espoir

Malgré l’incidence élevée des infections nosocomiales, il n’existe actuellement aucun vaccin capable de les traiter. C’est dans ce contexte que la pharma antimicrobienne française Nosopharm annonce la production prochaine d’un antibiotique first-in-class 100% efficace. Aux Etats Unis, un vaccin universel serait également en préparation.

Les infections nosocomiales, des infections contractées lors d’un séjour dans un hôpital, constituent un problème de santé publique. Aux Etats Unis, elles tuent plus de 90.000 personnes chaque année. Son taux de mortalité s’élève à 3,8 pour 100 000 personnes. Aussi, chaque jour, environ 1 patient hospitalisé sur 31 développe une de ces infections.

Montée de l’antibiorésistance

Malgré leur incidence élevée, il n’existe actuellement aucun vaccin capable de prévenir ces infections résistantes aux antibiotiques. Or cette antibiorésistance tue chaque année plus d’un million de personnes dans le monde. Pour mettre fin à ce fléau, le monde médical mène des recherches depuis plusieurs années pour trouver un traitement efficace.

L’Université de Californie du Sud proche d’un exploit

C’est dans ce contexte qu’une équipe de virologues et de vaccinologues de l’Université de Californie du Sud, aux Etats Unis, a annoncé cette semaine la conception d’un premier vaccin candidat contre les infections nosocomiales. Ce vaccin expérimental, testé chez la souris, aurait démontré son efficacité contre Staphylococcus aureus, une superbactérie résistante à la méthicilline (SARM) et d’autres antibiotiques.

Le remède neutralise rapidement les envahisseurs

Selon les chercheurs américains, le vaccin expérimental adopte une approche innovante. Administré dans le corps, il active les cellules immunitaires macrophages, qui neutralisent rapidement les envahisseurs (virus, bactéries, champignons) et les empêche de se multiplier. Si ce vaccin suscite de l’espoir, il n’est pas le premier annoncé dans cette lutte contre les infections nosocomiales.

Une biotech française sur le coup

En effet, en juin 2022, l’entreprise de biotechnologie française Nosopharm a publié les résultats positifs d’études BPL d’un antibiotique first-in-class baptisé Noso-502. Ce vaccin s’attaque aux agents pathogènes à gram, responsables des cas de contamination. Il aurait montré une efficacité totale contre ces superbactéries, y compris contre les souches les plus résistantes aux antimicrobiens. A savoir Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae.

Nosopharm a produit un antibiotique first-in-class

Nosopharm a produit son antibiotique à partir de groupes de bactéries du sol inexploités mais ayant un fort potentiel pharmaceutique. Il s’agit de Photorhabdus et Xenorhabdus. Ces bactéries produisent des composés qui empêchent d’autres microbes d’empiéter sur leur territoire, tout en nuisant pas à leurs hôtes. Ils ciblent en particulier le ribosome avec un mode d’action différent par rapport aux autres antibiotiques.

Des essais cliniques chez l’Homme

Fort des résultats positifs de ses études toxicologiques, l’équipe de Nosopharm a annoncé le lancement des essais cliniques du NOSO-502 chez l’homme en 2023. Pour se donner toutes les chances, elle a remanié son conseil de surveillance avec pour mission d’effectuer des levées de fonds et de signer des partenariats privés/publics stratégiques. En mars dernier, le groupe a été sélectionné pour intégrer la French Tech Health20, un programme d’accompagnement des startups innovantes dans le domaine de la santé.

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