Coups d’Etat en Afrique : stopper l’hémorragie et relancer la démocratie

En deux ans, l’Afrique francophone a enregistré cinq coups d’Etat, dont le dernier a eu lieu au Gabon fin août. Cette succession de putschs fait bondir les défenseurs de la démocratie, pour qui il faut agir vite afin de stopper la contagion. Parmi eux figurent l’ancien président béninois Yayi Boni et l’ex député malien Aliou Diallo.

Que se passe-t-il en Afrique francophone ? Cette région du monde connait depuis deux ans une épidémie de coups d’Etat sans précédent. Le Mali a ouvert le bal en août 2020. Puis la Guinée a suivi en septembre 2021 et le Burkina en janvier 2022. Le 26 juillet dernier, le Niger donnait le change, avant que le Gabon ne lance la mode en Afrique centrale le 30 août. Cette série de putschs a le don d’agacer les démocrates africains.

Rétablir à tout prix l’ordre constitutionnel

Pour eux, il n’est pas question de laisser faire car cette épidémie pourrait toucher d’autres pays de la région. Si certains cautionnent l’intervention militaire prévue par la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel, d’autres pensent que ce n’est pas la meilleure voie. Il ne faudrait pas combattre la violence par la violence avec le risque d’une déflagration dans le sahel. Parmi les tenants de cette ligne conciliante figure Yayi Boni.

Mais en privilégiant le dialogue et la diplomatie

L’ancien président béninois condamne fermement le renversement du président élu Mohamed Bazoum. Il exige d’ailleurs sa libération ainsi que celle de sa famille. Mais l’ex chef d’Etat du Bénin privilégie le dialogue et une solution diplomatique négociée pour une sortie de crise au Niger. Comme lui, Aliou Diallo, un leader de la politique malienne, condamne cette manière de prise de pouvoir anticonstitutionnelle.

Les coups d’Etat, des voies sans issue

Le président du parti ADP-Maliba s’oppose « à la généralisation des Coups d’Etat, comme mode de prise du pouvoir ». Pour lui, c’est seulement « par les urnes que doit se décider l’avenir de nos sociétés ». D’ailleurs, il pense que les putschs « sont des voies sans issue » pour un continent qui a besoin de stabilité pour un développement durable et harmonieux. Le milliardaire malien se dit toutefois favorable à un dialogue. « Je suis pour la paix et resterai toujours pour la paix », précise-t-il.

Défendre la démocratie en toutes circonstances

Ces politiques se définissent comme de vrais panafricanistes et démocrates. En effet, ils condamnent sans réserve les putschs, quelles que soient les circonstances, les explications ou justifications.

De la nécessité de résoudre les maux de la société

Pour les démocrates africains véritables, le peuple et l’armée doivent défendre les institutions démocratiques et ceux qui les incarnent. Mais cela ne suffira pour des leaders comme Aliou Diallo, qui aspire à diriger le Mali dès l’année prochaine. Le PDG d’Hydroma appelle à guérir l’Afrique des maux qui la minent depuis des décennies. A savoir les multiples mandats, les coups d’Etat constitutionnels, la mauvaise gouvernance, la pauvreté, le chômage des jeunes, l’insécurité, etc. Poser un garrot ne suffit pas à guérir une plaie ; il faut aussi la traiter en profondeur.

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