France : tant de méprises sur l’écriture inclusive

La position des personnes opposées à cette forme d’écriture du français tient souvent plus de la politique que d’un raisonnement scientifique. Illustration avec le ministre de l’Éducation nationale qui vient d’interdire l’usage du point médian à l’école sous de prétextes fallacieux.

Beaucoup ont à dire sur l’écriture inclusive, très peu en savent vraiment. Le sujet cristallise l’opinion depuis de nombreuses années et embarque bien souvent un soupçon de mauvaise foi. Ainsi que l’a encore démontré une initiative gouvernementale récente.

Le ministère de l’Éducation nationale proscrit en effet depuis le 6 mai dernier l’usage de l’écriture inclusive à l’école. On peut notamment lire dans le document du ministre Jean-Michel Blanquer que le point médian en particulier – une parmi les autres déclinaisons de l’écriture inclusive – entrave la transmission de la langue française. Des critiques déjà assénées par l’intéressé quelques jours plus tôt dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD). Il avait alors désigné l’écriture inclusive comme facteur aggravant de la dyslexie.

De faux arguments

Une conclusion hâtive, qui plus est de la part d’un ministre de l’Éducation nationale. Car tous les spécialistes indiquent qu’il n’existe à ce jour aucune étude à propos de la corrélation entre l’écriture inclusive et l’aggravation de la dyslexie. Les moins prudents émettent tout juste des hypothèses sans aucune certitude à propos de la difficulté que pourrait constituer le point médian pour les personnes souffrantes de ce trouble de la lecture. D’autant qu’il existe bien d’autres facteurs aggravants pour les dyslexiques indépendamment de l’écriture inclusive. Il s’agit des polices d’écritures, des photocopies de mauvaise qualité, entre autres.

Le point médian objet de toutes les polémiques

D’autres personnalités y compris des députés, ont adopté la même démarche contre l’écriture inclusive ces derniers mois. Vue par ses défenseurs comme un moyen d’inclure davantage la femme dans l’usage de la langue, cette forme d’écriture agite l’opinion. Ses détracteurs ont en effet tendance à le résumer au seul point médian, l’accusant de brouiller le français. Mais l’écriture inclusive ce n’est pas seulement le point médian. À preuve, la circulaire du ministre de l’Éducation nationale préconise la féminisation des noms des métiers, une autre déclinaison de cette forme d’écriture. Autant que la double flexion consistant à utiliser certains mots à la fois au masculin et au féminin. Autant d’usage du français qui ne pose aucun problème aux dyslexiques, selon les spécialistes. Pour ces derniers, il y a bien longtemps que la politique s’est emparée de cette question quitte à user d’argumentaires infondés.

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