L’attaquant du Real Madrid de retour en sélection après six ans d’absence, concentre les critiques de l’extrême droite qui l’accuse à coups de calomnies de déshonorer l’équipe de France.
On prendrait Karim Benzema pour responsable de tous les péchés d’Israël que ça ne suffirait pas à calmer ses contempteurs. Tant ces derniers s’emploient à distiller dans l’opinion l’idée d’un joueur fourbe, déshonorant pour la France et qui arbore la tunique de l’équipe nationale de son pays natal pas par amour, mais seulement par intérêt. Ces idées reçues destinées à nourrir l’idéologie de l’extrême droite remontent à plusieurs années déjà. Mais elles ont récemment refait surface à l’occasion de la convocation en Bleu de l’attaquant du Real Madrid par le sélectionneur Didier Deschamps dans le cadre de la prochaine coupe d’Europe de football. Essayons d’en tordre le cou à quelques-unes.
Benzema crache sur la Marseillaise
Parmi les mensonges construits autour du personnage Benzema, figure en bonne partie sa supposée aversion pour la Marseillaise. L’hymne national n’aurait aucune valeur à ses yeux selon Jordan Bardella, numéro deux du RN. Il accuse même le joueur de 33 ans également Algérien à travers ses origines familiales de porter davantage l’Algérie dans le cœur. Or, si l’intéressé ne chante effectivement pas la Marseillaise, ce n’est pas par manque de respect. Il a d’ailleurs expliqué à maintes reprises être prêt à le faire si c’était obligatoire. À propos du choix entre les Fennecs et les Bleus, Benzema dit que celui du maillot tricolore s’est imposé tout naturellement. Le défi sportif qu’offrait la France par à rapport à l’Algérie était bien plus excitant.
Benzema joue avec la France d’abord pour l’argent
Les angles d’attaque ne manquent pas au RN quand il s’agit de remettre en question l’appartenance de Benzema à la nation française. Ainsi, le député Stéphane Ravier a laissé entendre le 18 mai dernier sur Franceinfo que le triple vainqueur de la ligue des champions évoluerait sous le maillot de l’équipe de France juste pour de l’argent.
De quoi faire bondir tout observateur sérieux du ballon rond. Car, aucune nation au monde ne rémunère ses footballeurs. Ils sont tout au plus encouragés par des primes de performances souvent prédéfinies par la fédération et dont la plus grande part émane des subventions de la Fifa. Dans ces conditions, on voit mal quel avantage pécuniaire Benzema pourrait tirer des Bleus. D’autant qu’il jouit d’un salaire conséquent à la Casa Blanca. Par ailleurs, le joueur évoluant en Espagne depuis dix ans, continue de payer ses impôts en France contrairement à nombre de ses compatriotes. Vous avez dit manque de patriotisme ?