De Beers : pas de diamants russes dans le portefeuille

Un diamant au reflet violet

 

Suite à un décret du président américain Joe Biden interdisant l’importation de diamants russes aux États-Unis, le groupe diamantaire sud-africain De Beers a pris l’engagement de ne pas les intégrer dans son portefeuille. Il travaillera avec les partenaires afin de fournir l’origine et l’impact de chaque diamant vendu dans le monde entier.

De Beers prend position

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, la Russie croule sous le poids des sanctions économiques dans tous les domaines, dont le secteur minier. Le président américain Joe Biden a récemment pris un décret interdisant l’importation de diamants russes aux États-Unis. Or la Russie possède les plus grandes réserves de diamants au monde avec 650 millions de carats en 2020. Elle pèse aussi pour 28% des approvisionnements mondiaux. Au moins 90% de cette production est assurée par le géant minier Alrosa qui se retrouve ainsi indirectement affecté par les sanctions américaines.

Cette situation profite aux autres leaders du secteur diamantaire, dont l’anglo-australien Rio Tinto et le sud-africain De Beers vers qui les Etats Unis vont désormais se tourner. S’alignant sur la position de Washington, De Beers a annoncé cette semaine qu’il n’intègrera pas les diamants russes dans son portefeuille. Celui-ci contient exclusivement des gemmes extraites du Botswana, du Canada, de la Namibie et de l’Afrique du Sud.

Un engagement pour plus de traçabilité

Le groupe sud-africain s’engage aussi à travailler avec les sightholders afin de fournir l’origine et l’impact de chaque diamant commercialisé dans le monde. Les sightholders sont des sociétés figurant sur la liste des acheteurs en vrac de De Beers Global Sightholder Sales. Cette division est chargée de la vente de diamants bruts de De Beers, filiale du conglomérat britannique Anglo Americain.

En début d’année dernière, De Beers a lancé un programme de suivi des diamants fournis aux « sightholders afin de permettre une vérification à la source et donner ainsi au mineur l’accès à des informations cruciales sur le marché. Ces données concernent par exemple les dimensions et les qualités des produits taillés. De Beers a aussi mis en place des pratiques éthiques pour la traçabilité des diamants via la technologie blockchain. Objectif : s’assurer que les pierres ne viennent pas de régions en conflits.

Une aide d’un million de dollars aux Ukrainiens

Pour la crise en Ukraine, la compagnie sud-africaine ne va pas se contenter d’exclure les diamants russes de son portefeuille. Pour soutenir le peuple ukrainien agressé, elle a remis une enveloppe de 1 million de dollars aux organisations humanitaires sur le terrain. « Nous avons été choqués et attristés par la guerre en Ukraine, et nos pensées vont au peuple ukrainien », a déclaré le PDG Bruce Cleaver.

De Beers a fait cette annonce après la publication de ses résultats du second cycle. Ses ventes ont augmenté de 18% pour atteindre 650 millions de dollars. Cette performance s’appuie sur « la poursuite d’une demande robuste de diamants bruts, soutenue par un sentiment positif soutenu des consommateurs », a précisé le patron du groupe. Elle repose aussi sur une hausse des prix des diamants bruts depuis quelques mois, de l’ordre de 4 à 5 %.

L’offre de diamants bruts restera stable

Les prix pourraient grimper davantage en raison des probables pénuries d’approvisionnement liées au conflit russo-ukrainien. Mais les clients devraient continuer d’acheter les pierres, selon les analystes. Bruce Cleaver s’attend donc à une croissance continue les années prochaines. Au cours du dernier DDC, il s’est dit plus optimiste pour l’avenir qu’il ne l’a été depuis longtemps. « L’offre restera stable. Elle ne tombera pas d’une falaise. Nous voyons 20, 30, 40 ans d’approvisionnement stable », a-t-il garanti.

 

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