Français, encore un effort si vous voulez être égaux

Les Français ont beau, d’après les sondages, y être chaque jour plus réticents, le mariage homosexuel sera donc adopté au nom de l’égalité. Peu importe le déni de démocratie, la loi reflétera cette imparable équation : un homme = une femme ; donc un homme + une femme = un homme + un homme = un homme + une femme. CQFD, Ce qu’il fallait dé-normer.

Tocqueville avait prévenu : inéluctable, la marche vers toujours plus d’égalité est la passion centrale des temps modernes. Afin d’en accélérer la cadence, voici quelques propositions à destination des parlementaires.

Consentement mutuel à l’avortement

Depuis toujours, il faut deux gamètes pour procréer. Pourtant depuis 1975, une femme peut décider d’avorter sans le consentement du dispensateur de sperme grâce à qui elle est tombée enceinte.

Cet état du droit est d’autant plus révoltant que, juridiquement, un père ne peut refuser d’assumer sa paternité qui, le cas échéant, peut être prononcée par le juge. Scandaleuse inégalité ! Contrairement à la femme, un homme n’est donc pas libre de choisir s’il veut ou non nouer des liens de filiation.

L’égalité des sexes impose que soit modifiée la loi : l’avortement ne pourra être pratiqué qu’après consentement mutuel des deux parties coïtantes.

L’égalité des peines

Il n’est pas moins scandaleux que, dans un pays qui place le mot égalité au centre de sa devise républicaine, les peines prononcées diffèrent en fonction non seulement des infractions commises, mais encore de la personnalité de celui qui a violé la loi, quand ce n’est pas tout bonnement de la mauvaise humeur passagère du juge devant lequel il comparaît.

Il est grand temps de remédier à cette gabegie discriminante.

Juger au cas par cas, c’est tenir compte des singularités de chacun, c’est, en contradiction avec ce que prescrit l’Egalité, considérer qu’il existe des différences entre les personnes et les situations, bref, c’est raisonner selon les mauvaises méthodes du passé dont la modernité, par chance, finira par nous délivrer.

Pourquoi sanctionner un assassin pédophile récidiviste plus durement qu’un fou violeur de poule ?

L’égalité exige la mise en place d’une peine unique, automatique, mécaniquement appliquée chaque fois qu’est violée la loi.

Salaire unique

Et que dire des écarts de salaire ? A l’heure où nombre d’experts en économie ou en bons sentiments, (attention, ce sont parfois les mêmes), insistent sur l’accroissement des inégalités de richesse, il serait temps de prendre des mesures drastiques : la feignasse et le bourreau de travail, le génial bienfaiteur et la malveillante nullité, le talentueux et le minable, tous devraient recevoir le même salaire.

Pour rétribuer les salauds et les Saints, vive le salaire unique ! Comme le préconisait Céline : « cent balles pour tout le monde ! »

Des chiffres et des êtres

Qu’elle est longue, vraiment, la route qui mène à l’égalité parfaite !

C’est à désespérer!

La loi semble pour longtemps encore incapable de rendre leurs jambes aux culs-de-jatte, puisque l’agrandissement des nains n’est pas plus à l’ordre du jour que le rétrécissement des géants, l’égalité apparaît comme un horizon impossible à atteindre. Quel dommage !

A titre de consolation, symboliquement, pour simplifier le travail des comptables de la pensée qui ne savent jongler qu’avec des unités équivalentes, il serait cependant bienvenu de corriger urgemment le dictionnaire. Qu’un mot en soit rayé, mot qui stigmatise, pinaille, finasse, discrimine, complexifie, encombre la pensée : ce mot, c’est différence.

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