Reconfinement : les chasseurs obtiennent une dérogation sous conditions pour réguler certaines espèces

Un chasseur regardant dans le viseur de son fusil.

 

Les chasseurs pourront bénéficier d’une dérogation pendant le reconfinement pour continuer leurs activités, mais sous conditions. Pour Bérangère Abba, secrétaire d’État à la biodiversité, il s’agit d’éviter la prolifération de certaines espèces comme les sangliers ou les chevreuils.

Alors que les Français ne peuvent plus sortir de chez eux sauf pour des raisons valables et pendant une durée réduite, les chasseurs ont obtenu eux, le droit de continuer leurs activités. Une dérogation accordée dimanche par la secrétaire d’État à la biodiversité. « Pendant cette période de confinement, nous nous devons d’éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils », a expliqué Bérangère Abba dans un communiqué. « C’est uniquement à cette fin et sur demande de l’autorité administrative que des actions de chasse pourront avoir lieu dans les prochaines semaines », a-t-elle ajouté.

Des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ou présentant des risques sanitaires

Dans son texte, Bérangère Abba précise qu’il faudra d’abord que les préfets des départements convoquent les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) pour faire le point sur « les enjeux de régulation du gibier chassable et des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ou présentant des risques sanitaires pendant la période de confinement ». Cela concerne donc le sanglier et le chevreuil.

Une fois la consultation avec la CDCFS terminée, les préfets saisiront les présidents des fédérations départementales de chasse pour fixer « les objectifs de prélèvement (quotas) » et ensuite délivrer des autorisations. Ces prélèvements ne pourront être effectués que par des battues et du tir à l’affût, pas par l’organisation de chasse à courre, qui reste interdite. La consultation permettra également de préciser les conditions sanitaires et gestes barrières à respecter lors de ces actions exceptionnelles de chasse.

Pas de dérogation, mais une mission de service public

Après la publication des règles du confinement vendredi, des discussions avaient été entamées entre les autorités et la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui met en avant sa mission de service public liée à cette régulation du grand gibier. Le président de la FNC, Willy Schraen, a indiqué qu’entre un tiers et un quart des prélèvements de grand gibier sont effectués en France au mois de novembre. « Normalement, rien que pour les sangliers, on doit en tuer 500.000 avant la fin de l’année. Vous imaginez si on ne va pas à la chasse ! Ça fait 500.000 sangliers en plus sur le territoire, peut-être autant de chevreuils », pouvant causer des dégâts dans les champs au printemps, a-t-il prévenu.

« Je ne veux pas qu’on dise que les chasseurs dérogent à quoi que ce soit et continuent de pratiquer la chasse, ce n’est pas ce qu’on a demandé. Mais si on n’y va pas, comment on va faire? », a insisté Willy Schraen. Les discussions avec les préfets pourraient concerner selon lui « six ou sept espèces susceptibles de poser des problèmes » : sangliers et chevreuils bien sûr, mais aussi d’autres cervidés, ainsi que les lapins, les lièvres, les faisans ou les pigeons dans certains départements.

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